Dimanche 17 octobre 2010 : Flashback - Catalunya, ou la reprise quasi-idéale

Hormis une sortie en février, j'ai vécu un hiver comme rarement j'en ai vu depuis que je suis basé en Maurienne. Les quelques rares jours ensoleillés ont tous eu lieu en semaine, et les températures polaires des week-ends, associées à l'humidité fréquente ont définitivement brimé mes envies d'aller rouler. Et idem pour le ski de fond.

Et comme le VTT promis m'a claqué dans les doigts, finies les belles envies que j'avais eues à l'automne 2009 !!! Un véritable fiasco, qu'il me fallait corriger si je ne voulais pas souffrir à la reprise ...
Par conséquent, j'ai réservé un stage de vélo chez 53douze, opérateur aguerri dans le domaine, pour la fin mars. Je me suis présenté au stage le 21 mars, en ayant roulé ... 120 km sur les 5 mois précédents, mais effectués concrètement dans les 5 semaines précédant le stage. Bref, rien. J'allais dérouiller, clairement.

Arrivée samedi 21 mars, dans un bel hôtel du bord de mer, à l'Estartit, station balnéaire encore en hibernation, mais qui se prépare à recevoir les premières foules à Pâques. Rencontre avec les autres stagiares et le staff d'encadrement le soir même, lors d'un briefing de présentation de la semaine, et du fonctionnement.
Ainsi, selon ses finances, le stage propose les services d'un masseur, d'un ergonome/préparateur physique qui prendra en charge quant à lui le groupe des gars-pas-venus-là-pour-plaisanter.
Les objectifs sont effectivements différents, c'est pour cela qu'un test sur une montée est prévu le lendemain, pour répartir les groupes. Mon objectif ? ^^ Si j'arrive en haut de la côte, ce sera déjà bien :oD

Le lendemain, debout 7h30 pour le petit-dej (qui à lui seul est un appel honteux à abandonner toute idée de diététique) puis préparation des vélos et nosu partons, encadrés par des "roulants" de 53douze, et suivis par 3 voitures. Whah, grand luxe !!!
Et c'est vrai que mine de rien, ça change tout, avoir une voiture suiveuse qui vous couvre en arrière-garde, histoire que les éternels énervés ne fassent pas des miettes de cyclistes, mais qui aussi joue les balais si quelqu'un a du mal, en plus bien sûr de son rôle de voiture-ravito et stockeuse. Pour 600 € la semaine, l'ensemble de ces prestations, en plus du confort de l'hôtel, c'est top.
Pourquoi 3 voitures ? Parce que 3 groupes, tiens ! Au bout d'une heure à serpenter sur des routes de campagne désertes (mais aussi détrempées et jonchées de branches, tempête oblige), on est prévenu de l'imminence de la "sélection". Alors que ça frotte pour se placer, moi, je me relève et attaque la bosse (1 petit km capricieux, entre replats et passages à 8%) 100 m derrière la meute. Comme ça, pas de maldonne, je suis bien dans le dernier second groupe ^^.
Le reste de la sortie se déroule ainsi en plus petit comité, mais une accélération sur la fin permet encore une division des troupes en 2. Nous serons ainsi en 3 groupes (moi dans le 3ème).

Je suis extrêmement surpris, car en dépit d'un rythme élevé (27,2 km/h) et d'un parcours bossu, je n'ai ressenti aucune crampe ... Le début de la forme ?
Bilan : 78,5 km en 2h52, à 27,2 km/h.

Le lendemain, une bruine tenace ne lâche pas l'Estartit d'un pouce. Histoire de transpirer un peu, je vais courir une heure sur la plage, mais au retour, ouïe ! Une douleur se fait ressentir à la cheville ... Le dévers de la plage a fait du dégât ...

Mardi 23 mars : Ma cheville me fait très mal, je peux à peine poser le pied par terre, et pourtant, dès que je pédale, je ne ressnes aucune douleur. Etrange ! Par ailleurs, retour d'un temps sec mais brumeux sur la catalogne Sud, nous partons en groupe vers le nord du secteur, vers l'Escala. Parcours vallonée, je retrouve avec plaisir quelques sensations oubliées, le plaisir d'enrouler des braquets, de rouler en groupe aussi, ce qui est assez rare pour moi. L'encadrant donne consigne à 2 membres de mon groupe de se lâcher dans les bosses ... Il n'y a pas de raison que je n'en fasse pas autant !
C'est parti ! Sur chaque bosse, un sprint se fait et je me pique au jeu de rester dans la roue d'un gars au gabarit de grimpeur, tout euskaltel, et qui se retrouve bien surpris de pas me décrocher ^^ Hélas, à 2-3 reprises, au delà de la bosse, la montée se poursuit et je suis sec ...
Cela dit, même si en fin de sortie je suis sans jus, je me retrouve de nouveau surpris par mes capacités de reprise totalement inattendues. La seule constante que je retrouve est mon inflammation des voûtes plantaires au delà d'un certain kilométrage ...
Bilan : 97,5 km en 3h44', à 26,2 km/h.

Mercredi 24 mars : muntanya ! J'ai toujours mal à la cheville, mais toujours pas au pédalage. Nous nous aventurons un peu plus loin dans les terres, vers l'ouest, pour nous frotter aux premiers dénivelés de la moyenne montagne catalane. Après une longue approche et un arrêt ravito, une rapide descente créée un scission dans le groupe ... et je me retrouve dans la bonne moitié. La montée de Santa Pellaia, premier obstacle, est un long faux plat en son début, et je sens l'aspiration du groupe : 30 km/h en montée sans pédaler, ça le fait !
Un TGV (le groupe 1, les cadors) nous double en un souffle, c'est le début des vraies pentes, tout explose ... Malgré une bonne allure qui ne descend pas en dessous de 14-15 km/h, je me fais doubler par à peu près tout le monde, même si au final, nous ne sommes pas loin les uns des autres.
Une belle descente, un court passage "en vallée" (enfin, en plaine un peu vallonnée) avec pas mal de circulation -mais toujours notre ange-gardien automobile- et nous attaquons la montée de l'Alt dels Angels, à côté duquel se trouve un sanctuaire centenaire. Pas bien haut, pas bien long mais déjà pentu, je m'obstine à rester sur le 2ème plateau, quitte à tomber à 8-9 km/h ... L'encadrant, Marc Pacheco (spécialiste du derny par ailleurs) reste avec moi et m'encourage.
En haut, ravito. Encore une belle descente puis nous revoilà dans la plaine de la Toroella pour en finir.
L'après midi, je m'offre une séance de kiné pour essayer de remettre ma cheville d'aplomb.
Bilan : 101,2 km en 4h08', à 24,5 km/h.

Jeudi 24 mars : Jour de "repos", on part tranquille, un peu plus tard que d'habitude, et on fait tourner les jambes gentiment. Pas de difficulté hormis les petites bosselettes habituelles dans la campagne.
Bilan : 60 km en 2h18', à 26 km/h.

Vendredi 25 mars : La der ! Et c'est par de la moyenne montagne que nous refermerons ce stage de l'Estartit, en effectuant en sens inverse le parcours de mercredi. Après seulement quelques km, le plus ancien du stage met la flèche et fait demi-tour ... C'est vrai que toute la semaine, il en aura bavé, rentrant souvent prématurément par les raccourcis. Au pied d'Els Angels, j'attaque la montée en tête mais ... je ne me fait pas larguer. Certes distancé, je m'accroche aux quelques derniers, à quelques mètres ... et regrignote l'espace, mètre par mètre ... en rattrape 1, puis 2 puis 3 ... Non, je ne finirai pas en tête, mais quand même au sprint avec un gars avec qui j'ai sympathisé !
Déchaîné, dans la vallée, je prends l'aspiration d'un camion-benne et met dans le vent le reste du groupe ... Enfin, dans la montée de Santa Pellaia, je me refais la cerise après tant d'énergie dépensée et finis grand plateau sur le faux-plat final !
Enfin, régal dans la descente, mais après, avec un fort vent de face, je commets l'erreur de prendre le temps de me ravitailler à l'arrêt et repars loin, loin ... De quoi m'offrir un nouvel exercice de rouleur, avec les forces qui me restent ...
Bilan : 99,6 km en 4h11', à 23,7 km/h.

Voilà, je cloturais de manière quais-idéale ma semaine de reprise, plein d'espoir, avec les encouragements du staff. Près de 440 km effectués sans problème particulier, pas de crampe. Avec une si bonne organisation, on ne peut que bien démarrer.
Et l'envie de revenir là-bas, plus fort, plus léger. Voilà où j'en étais début avril :ol