Mercredi 10 août 2011 : Higher

La casse d'hier n'est plus qu'un mauvais souvenir. Revanchard, je file dès 17h20 en direction de Villargondran, en prenant soin cette fois de ne pas me faire tasser sur le bas-côté afin d'éviter les plaques d'égoût et autres pièges de la ville réservés aux seuls cyclistes.
Après à peine 15 min, me voilà au pied de mon défi du jour : le col du Mollard (1 630 m), par son versant le plus long. A partir de Villargondran, ce col se conquiert au fil de 47 (!) lacets, et d'une première section de 12 km ultra-régulière entre 6 et 7%. Essayez de compter les lacets, vous verrez, vous vous lasserez bien avant qu'ils arrêtent de tourner ^^

J'hésite entre passer "en force" ou faire tourner les jambes, afin de ne pas user mes genoux. Au final, j'alternerai les 2, selon mon ressenti. Qui est plutôt pas mal, même si je n'ai plus aucun repère chrono dans cette montée, que je n'ai plus faite depuis ... 2 ans. Une si longue absence. J'avais presque oublié la beauté de ce plateau tranquille, dominé par les Aiguilles d'Arves ...

Au final, je parcoure 15,5 km dans la 1ère heure, et 3 min plus tard, j'arrive à Albiez-le-Jeune, premier replat dans la montée. Il me reste dès lors 7 km environ afin de rallier la dernière rampe du col. Sur ces 7 bornes, assez peu de repos, on reste toujours en prise sur des routes au mauvais bitume, et qui alternent faux-plats montants, côtes plus franches et 2 (trop) courtes descentes.
C'est à la faveur d'un de ces faux-plats que je suis rattrapé par un autre cycliste, qui m'a croisé en voiture à Villargondran, ce qui l'a décidé à tenter de me rattraper ... Pour autant, à priori, j'ai plutôt bien grimpé selon lui.

D'ailleurs, chacun ses objectifs : alors que lui redescend sur Villargondran par la même route sans aller jusqu'au col, moi, je poursuis au delà. Ce qui fait qu'après quelques minutes à discuter, je le laisse filer.

A Albiez-le-Vieux, j'aborde la dernière difficulté de l'ascension : 100 m à grimper en 1,5 km. Un dernier effort ! En 1h27, me voilà au col du Mollard. Je ne prends même pas le temps de m'arrêter pour souffler et j'embraye immédiatement dans la descente. Me voilà au plus au point (pour l'instant) de ma saison, terrassant le Chaussy de près de 100 m, en attendant 400, 500 voire 1000 de plus !
Malgré le soleil, la température n'est pas des plus chaudes, des manches longues seraient presque supportables ... On sent déjà la chaleur d'une fin d'été ...

La descente du col du Mollard est certes belle, mais aussi totalement pourrie. Résultat de 4 ans à avoir servi d'itinéraire de délestage pour les poids-lourds, pendant que les tunnels des Arves étaient en réfection ... Les ornières que je ne peux éviter m'arrachent des cris de yéti (oui, alors, si vous entendez des gens dire qu'ils ont entendu le yéti en août à Albiez, vous saurez ...)

Bon, je m'en sors heureusement sans casser ni voiler, mais me voilà prévenu : inutile de redescendre le Mollard par là désormais. Enfin, au barrage de Belleville, je bifurque vers St Jean : début du pied intégral, la descente, les tunnels en space mountain, les grandes courbes et les replats attaqués grand plateau ... Cependant je n'attaque pas trop non plus, l'alternance ombre/soleil rend la route piégeuse, car j'ai du mal à distinguer les ornières.

Le seul lâchage que je m'autorise, (et encore ...) se réalise dans la ligne droite des Pierres Blanches, où je frôle les 70 km/h. Mais un petit quelque chose me dissuade d'aller chercher plus loin ... Je rentre sagement chez moi. Mais en plein boum. Vivement demain !

Bilan : 44,9 km en 2h05', à 21,6 km/h. 1 300 m D+.
Itinéraire : St Jean, Villagondran, Albiez-le-Jeune, Albiez-le-Vieux, Col du Mollard, Belleville, Le Crêt, La Bettaz, Pierre Pin, St Jean.