Vendredi 08 mai 2009 : Bonne inspiration

Toujours dans mon optique de solliciter la machine à fond pour qu'elle soit prête les fameux jours J prévus, cap sur les Bauges, où je me sens d'attaquer ce week-end, je vais tenter un diptyque costaud. Aujourd'hui, 1er épisode avec la traversée des Bauges, de part en part du sud au nord, d'Aiton à St Jorioz.

Une fois n'est pas coutume, je ne me lève pas aux aurores parce que je sens que si j'attaque sur ce rythme, j'en aurais vite marre. Comme personne n'attend à la maison, je peux donc rentrer en cours d'après-midi, le seul mécontent dans cette configuration étant mon estomac.
Je suis sur mon vélo aux alentours de 8h35, en direction de St Pierre d'Albigny, en passant par les petites routes du secteur. Après environ une demi-heure, je suis au pied du col, 8 km de long, 560 m de D+, un bon échauffement et surtout un superbe col. En lacets sur les 3 premiers km, la pente "dure" débute après 1,5 km et ne cessera pas après. 1 km assez raide pour se faire toiser par la dent d'Arclusaz, puis on repart plein ouest pour 4 derniers km interrompus par 2 séries de lacets.
A 2 bornes du sommet, j'atteins déjà ma 1ère heure (16 km/h), 5 torpilles déboulent comme des malades (je ne sais pas s'ils ont grimpé tout le col comme ça, mais il y a de quoi s'enrhumer) et il se met à tomber quelques gouttes. Alors là je dis stop. Sans connaître la pluviométrie annuelle des Bauges, s'il se met à pleuvoir, ce coin, c'est l'enfer. Et j'ai déjà connu l'enfer 3 fois ici. Donc, si ça continue, j'ai déjà prévu de faire demi-tour.
Ayant inconsciemment accéléré sous l'impulsion des Torpedo, j'arrive au sommet du col du Frêne (950 m) en 1h11, dont 40-45 minutes d'ascension environ. Et le ciel est dégagé de ce côté-ci. Après un arrêt pour étalonner mon altimètre, je pars à l'assaut des Bauges ...
Et après quelques km, j'aperçois les torpilles qui visiblement ont fait un break, ils sont là, à 500 m devant, j'embraie le 50-12 et me rapproche, me rapproche, à 50 km/h ... Jusqu'à ce qu'elles décident à en faire de même. Je lâche l'affaire, me relève, mange un bout, bois un coup.
J'arrive au pied de la 2ème affaire de la journée, la côte du Châtelard, rien de bien méchant, 1,5 km à 6%. Dès la première danseuse, mon vélo vibre et fait un bruit de corne de brume ... Pfff, voilage en cours. Je me rassois, et attends le sommet pour voir les dégâts. Il n'y en a point, pas de roue voilée, juste un patin collé à la jante ... Je le remets dans le droit chemin et repars ... derrière une trayeuse mobile qui m'a rattrapé. Bloqué 5 minutes derrière, sensations olfactives garanties !

Une belle descente de quelques km m'amène à Lescheraines, pied du col de Leschaux (897 m), deuxième "long" morceau du jour (8 km, 385 m D+). En fait, ce col est très roulant, il suffit de s'extirper de la cuvette de Lescheraines en 3 lacets à 7%, puis après, on ne trouve pas plus dur que du 4%. Ce col est quand même bien exposé, j'y connais mes premières chaleurs dues à autre chose que l'effort (2ème heure : 24 km/h).
Au col, pas de répit, je pars sur la droite en direction de la Chapelle St Maurice et St Eustache, je m'élève encore d'une cinquantaine de mètres. L'année dernière, cette partie là m'avait surpris, je m'attendais à basculer sur St Jorioz et à me laisser bercer par les vues sur le lac d'Annecy ... Que nenni !
Même si ça reste très jouable, ça regrimpe, il faut bien ça pour apercevoir le lac ! Le plus dur de la montée se situant après St Eustache, si vous prenez à droite le "circuit touristique". Mais quelle vue à la descente ... On a l'impression qu'on va tomber directement dans l'eau !

Enfin, arrivée à St Jorioz, je pars sur la piste cyclable, assez chargée mais cela reste raisonnable -3ème heure : 24 km/h-... sauf si certains se prennent à jouer l'arrivée des Champs Elysées sur ce petit ruban.
Ces cyclistes râlent assez après les voitures en disant que la route est à tout le monde, ils pourraient partager cet espace "privilégié" avec les familles, les rollers, les joggers ... et apprendre à patienter, car dépasser à 40-45 km/h, ça ne pardonne pas si une chute d'un gamin se produit sous leurs roues ... Bon, passons.

Donc, 15 bornes de PC, contre le vent, c'est long ... J'ai déjà l'impression de perdre mes habitudes de rouleur et de préférer la moulinette du grimpeur (toute proportion gardée). J'arrive à Faverges, pour le dernier défi du jour, le col du Tamié (905 m), 10 km à 5%, une pure formalité en temps normal, mais avec le vent qui se lève et la lassitude d'un parcours déjà exigeant, je souffre un peu, surtout sur la 2ème moitié de l'ascension, des lignes droites à faible pente mais dans une cuvette ventée ...(4ème heure : 18,5 km/h).
Mes pieds commencent à chauffer (peut être que House a quelque chose à dire ?), mais heureusement, j'aborde la descente. Km 85, les principaux obstacles sont passés.
La descente du Tamié sur Frontenex est superbe, par son paysage mais aussi par son tracé, pas de pièges, juste du plaisir ... Et une petite pointe à 62 km/h.

Enfin, revenu dans la vallée, je passe par St Vital et Grésy pour m'éviter les longues lignes droites de la rive gauche, assez rébarbatives si on est crevé. Sur la rive droite, ça monte certes un peu plus, mais ça descend aussi pas mal. Donc quelques moments de roue libre gagnés.
A 2 km d'Aiton, la pluie renvoie quelques gouttes, mais 3 fois rien. Je passe sous la barre des 5h (dernière heure à 26 km/h), avec une moyenne appréciable mais gonflée par les passages roulants. En même temps, ça fait aussi partie du jeu. Bref, une sortie au sec qui a bénéficié d'une bonne inspiration, celle de ne pas rester en Maurienne. 3 averses lors de mon retour, et il pleut des sauts depuis 1/2 heure désormais ...

Bilan : 106,9 km en 4h56', à 21,7 k/h. 1900 m de D+
Itinéraire : Aiton, Miolanet, St Pierre d'Albigny, Col du Frêne, Ecole, Le Châtelard, Lescheraines, Col de Leschaux, La Chapelle St Maurice, St Eustache, Le Cruet, Puget, St Jorioz, Doussard, Faverges, Col du Tamié, Frontenex, St Vital, Montailleur, Grésy sur Isère, Aiton.