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Le blog vélo de Pierrick
1 septembre 2008

Dimanche 31 août 2008 : Tendre l'autre Joux

Hé bien oui, après Joux Verte, voilà au programme de ce dimanche une autre Joux, "plane" cette fois ci mais la toponymie nous joue parfois bien des tours, sachant que "Joux" désigne une forêt (inexistante au sommet), et vous chercherez les secteurs plats là-haut, à part l'eau du lac, je n'en vois pas.

Une légende. "This fucking mountain" comme avait dit Lance Armstrong un jour de juillet 2000 après s'être retrouvé planté comme un Pierrick dans la montée, à peu près au 2/3, quand Virenque volait retrouver une part de sa gloire ternie par l'affaire Festina 2 ans plus tôt ... "La petite bosse là ? Oh, 3 fois rien !" a dit un autre américain en 2006, d'une voix chargée de bière, de whisky ... Ah, non, c'était de la testostérone, tout simplement -enfin, une dose de taureau- qui lui avait permis de le grimper à 20 km/h après 200 km et 3000 m de D+ à 38 km/h...

Bref, un monstre. Un pote à la doublette "Télégraphe-Galibier", au Mont Ventoux, au Grand Colombier ... et aux autres cailloux plantés raides sur notre vieux plancher. Tout pour me plaire, et pourtant, je le connais, l'affreux.
2006 : je rayonne, je sors de la traversée des Pyrénées, j'explose tout et je le grimpe en 1h05, en laissant mon beauf à 20 minutes.
2007 : je souffre le martyr, m'arrête tous les 2 km, pompe l'air et l'eau, le grimpe en 1h35 (pauses comprises) ; mon beauf m'inflige 25 minutes ...
Alors, à quel sauce allais je être mangé aujourd'hui ?

Nous partons vers 8h30 en direction des Gets, et du col des Gets (1172 m), à 7 km. Contrairement aux années passées, je n'attaque pas tambour battant cette montée, et la descente sur Taninges est faite sans accélération immodérée, aucun camping car n'étant à humilier aujourd'hui.
Enfin, après 10 km de vallée égalment bien gérés, à 28/29 km/h, sans trop se dépenser, nous voilà à Samoëns, au pied de ce petit géant (1690 m), un virage à gauche et nous abordons la montée directement aux alentours de 10%. Après une ultime relance en danseuse, je me rassois, ouvre mon maillot en grand, prêt pour le combat.
Jocelyn me double, et un autre cyclo au drôle de pédalage : tout en force et en danseuse, alors qu'il m'a l'air d'être sur le triple, il place de grosses accélérations afin de rejoindre le Joce ... Ce qu'il ne fera jamais. Il joue à l'élastique, et comme Jocelyn monte régulièrement, la politique d'à-coups ne marche pas. Au contraire, il plafonne et m'offrira 1 ou 2 km de point de mire avant de définitivement disparaître.

Que dire de cette montée ? Tout. Elle est très irrégulière, mais elle offre quelques replats qui permettent de relancer ou de souffler. Le souci est que ces replats précèdent souvent des portions de plus en plus dures, à 10, 11 voire même 14% !

joux1
Après 1,5 km, le hameau de Planpraz offre une 1er répit, l'important est de ne pas se mettre dans rouge d'entrée car sinon on est mort ... Nous nous sommes déjà élevé de 130 m ... Encore un peu moins de 2 km et nous arrivons à la Combe aux Flés, à près de 1000 m, et il reste "seulement" 8,6 km. La route serpente entre des petits hameaux, des alpages, des virages ou des lacets permettent une relance de temps en temps.
Enfin, après 5,5 km de montée, la route rejoint celle venant du hameau de Chantemerle, un peu plus simple que celle empruntée, mais c'est ce qui fait aussi la beauté de cette montée. C'est le dernier plat, car après, hormis un petit morceau de 100 m après Mévoutier, l'enfer commence avant la Combe Emeru, où je ne dirai pas plus de choses et vous inviterai à consulter ce site très bien fait : 400 m à 10%, 200 m à 13,5%, 200 m à 11%, du 8,5% pour finir ce km.
Félicitations : vous venez de passer le plus dur, en vous élevant de 150 en seulement 1,5 km. Bizarrement, dans le Glandon, la moyenne kilométrique est plus élevée mais plus digeste ... Visiblement, 2 cyclos n'ont pas digéré le passage, je les double dans la hameau de la combe Emeru et les largue très rapidement dans le virage suivant. Après 200 m, je ne les vois même plus en me retournant.

S'ensuit une ligne droite longue, longue ... qui stagne à 10%. Heureusement, suite à ce passage, 2 lacets me permettent de dissoudre ce pourcentage dans les relances, avec au passage une belle vue sur le Mont Blanc. Après le deuxième lacet, il ne reste plus que 2,5 km ... Le chalet restaurant qui surplombe le lac (et donc le col) apparaît même, mais il est dit que ce col ne laissera aucun repos : ainsi, il faudra encore digérer plus de 9% avant d'espérer pédaler plus vite dans les 400 derniers mètres, légèrement plus plats (à moins que ce ne soit la motivation ...).

Et voilà. Je ne me suis pas arrêté, je suis loin de ma belle époque, j'ai gravi le col en 1h20, 15 minutes de plus que Jocelyn (qui a coincé vers la fin, sans pour autant se faire rattraper par le cyclo bizarre du départ). Mais je suis fier, car ce n'était pas gagné pour autant. Je sais, ça ne fait que du 9 km/h, mais faute de grive ... En haut, peu de monde, les tarés en reconnaissance du Rallye du Mont Blanc ont disparu (heureusement, car certains ont l'air de se croire déjà en course ...).
Il ne reste plus qu'à aborder la bosse de 500 m du col du Ranfolly avant de basculer sur Morzine, dans une descente très technique où je me paie une montée d'adrénaline en freinant fortement (et donc en glissant), surpris par un virage fermé ... Nul n'est à l'abri ... Je me calme donc pour le reste de la descente, de toute façon, il n'y a pas trop le choix, il y a de plus en plus d'ornières ...

Enfin, à Morzine, la jambe légère, nous rejoignons notre logis, très en avance sur les horaires (j'étais parti sur une journée "défaillante") et franchement, je me dis que c'est dommage de ne pas pouvoir se lever tôt pour partir dans de grandes virées, car avec la ténacité dont j'ai fait preuve aujourd'hui sur "this fucking mountain" , quelque chose me dit que je m'en sortirai encore très honorablement ... Mais ça reviendra, ça reviendra ...

Itinéraire : Morzine, Les Gets, Col des Gets (1172 m), Taninges, Samoëns, Col de Joux-Plane (1690 m), Col du Ranfolly (1670 m), Morzine.
53,5 km en 2h50', à 19 km/h. 1400 m de D+.

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