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Le blog vélo de Pierrick
3 septembre 2011

Dimanche 28 août 2011 : La fête continue

Forteresse de Mont-Dauphin, 6h20 : j’ai repris mon rythme de « galérien » du vélo afin de partir tôt et de profiter de mes journées, d’un, sur le vélo, et de deux, une fois mon devoir cycliste accompli, pour apprécier les paysages et les villages que j’ai éventuellement traversé le matin. Bref, prendre le temps.

Météo annoncée très « frisquette » (8°c à Guillestre …), j’opte donc pour le maillot manche longue, doublé par le maillot court dessous, et les gants de soie sous les mitaines. Ça sent l’automne, tout ça … Un coup de baume chauffant sur les tendons des genoux (on ne sait jamais) et me voilà parti. Ma Haute Route à moi, étape 1. Je dévale de Mont-Dauphin par une petite route que les organisateurs de la Vuelta ne renieraient pas pour son étroitesse et ses pourcentages … D’ailleurs, dans quelques jours, j’achèverai un de mes circuits par là. Aupà !

Guillestre, à 7h10 un dimanche matin, c’est royal. Pas une voiture, et ça tombe plutôt bien, car il faut débuter par un loooong contournement de la ville, sur 4 km. On passe ainsi devant les embranchements pour Risoul, Vars … ça grimpe déjà, et pas qu’un peu ! C’est un bon échauffement pour ce qui arrive.

A mesure que je contourne Guillestre, les points de vue sur la ville et son cirque montagneux se dégagent : somptueux. Ciel bleu sur montagnes en feu. J’en suis déjà à plus de 8 km parcourus quand je rentre enfin dans les Gorges du Guil, à la faveur d’une route redevenue plate, voire descendante parfois.

Je passe une enfilade de petits tunnels dans un beau paysage de gorges escarpées, mais un fort vent souffle face à moi. Je pensais m’en préserver en partant tôt, perdu ! De toute façon, vent ou pas, le plus dur est ailleurs. Je remonte ainsi les Gorges du Guil, à l’ombre … Brrr … Mon thermomètre affiche 6°C, puis descendra jusqu’à 4,5°C … Bien content de m’être couvert, moi ! Au bout de la 1ère heure (21,7 km/h), j’approche du 1er col de ma sortie, le col de l’Ange-Gardien, symbolisé par le monument dédié à la Résistance.
1h06’45’’ ^^. Me voilà au pied de mon 1er défi, l'Izoard. La Bête ne fait que 14,5 km, mais il y en a, des légendes, qui s’en sont écrites pour si peu de km … La mienne remonte à 2009, lors de la Serre-Che, avec une ascension … pénible, dirons-nous.

col_izoard2

 

Mais fort de mes dernières semaines supersoniques, la donne a changé. Même si je n’ai pas vraiment de points de repère dans cette montée, j’ai 3 objectifs : atteindre Arvieux puis Brunissard de la manière la plus honorable et rapide possible, et atteindre la Casse Déserte sans assistance médicale ^^ Après, advienne que pourra ! Plus sérieusement, voilà une semaine que je n’ai pas grimpé de forts pourcentages, bien sûr que j’espère le passer aisément mais rien n’est gagné d’avance …

Comme prévu, les 2 premiers km sont pour moi l’occasion de me régler : pas mal de danseuse, je me rassois, me relève, enlève puis remet des dents. Après 15 min, me voilà (déjà !) à Arvieux, et 10 min plus tard, je sors de la Chalp, l’autre hameau du village. A peine 5 min de plus et me voilà à Brunissard. 7 km en 30 min, voilà qui est « honorable », non ? Terminus, c’est ici que les faibles descendent. Les courageux peuvent rester, mais gare à eux.

Vallon d'Arvieux

La ligne droite pour sortir du village est aussi cruelle pour les jambes que pour la tête. Après la relative facilité de la première moitié du col, le changement est rude. Je suis de toute façon désormais sur mon rythme d’automate, il est temps de gérer. A la faveur du 1er lacet à la sortie de Brunissard, je me rends compte qu’un cycliste est 100 m derrière moi. Depuis combien de temps ?
Le challenge se corse donc : gérer sans me faire rattraper. Au final, passée cette fameuse ligne droite, les lacets dans la forêt de mélèzes passent presque mieux, en dépit d’un pourcentage toujours aussi fort, voire plus encore (11% ?). Lever la tête lors de l’approche m’a permis de repérer « le parcours » et de distinguer les multiples lacets à passer.

Qui dit lacets dit relances. Au final, même si je plafonne au max à 10-11 km/h (grand max alors, avec vent dans le dos ^^), je passe la forêt de manière très positive. Je ne lâche rien. Et mon suiveur a de toute façon disparu dès le 1er virage où je me suis décidé à accélérer. Alors que je commence à sortir de la forêt, je passe la 2ème heure (12,2 km parcourus, pour une moyenne totale de 17 km/h)
1h02’ d'ascension : Arrrgh, dommage ! Je n’ai rien pu faire contre la gravité terrestre. J’aurais aimé déboucher en une heure au col de la Plâtrière (alias aussi « entrée de la Casse Déserte ») mais bon, la performance est quand même là. Je bascule dans l’ombre, et dans cette zone qui vous propulse sur la lune.

Col de la Plâtrière


Je garde un œil sur la route mais je ne manque rien, notamment la stèle dédiée à Bobet et Coppi, alors qu’il faut aussi s’occuper de relancer le pédalage.

Stèle Coppi-Bobet IMGP2089

Car la Casse Déserte n’est qu’une étape, qui ne doit pas faire oublier qu’il reste encore près de 2 km. Mais pas de lignes droites interminables, au contraire, des virages et des lacets qui me permettent d’en finir avec l’Izoard en 1h15 tout rond.

Flamme rouge côté Queyras

Encore une belle ascension, « comme à la parade », à tutoyer le 12 km/h. Content d’en finir quand même ! Au col, un marchand de confiseries finit de s’installer, quelques motards se prennent en photo devant la stèle … Quel calme, au final ! J’ai presque eu l’impression d’évoluer sur un col fermé sur la 2ème moitié du parcours : « l’avantage » dont dispose l’Izoard est d’être un col qui n’est pas une voie obligatoire de passage (la RN94 étant bien plus rapide, évidemment). En tout cas, je ne m’en plains pas !

Stèle de l'Izoard

J’attaque la descente, dans les mélèzes. Les lacets, le refuge Napoléon, Le Laüs et ses pigeonniers, les dentelles de roches à Cervières … Dieu que ce versant aussi est magnifique. Moins mythique, mais tout aussi touristique. Et frigorifique ! Cervières est encore à l’ombre, et ça caille méchamment. Heureusement, ça ne dure pas et je finis la descente sur Briançon au soleil.

Le Briançonnais Flamme rouge côté Briançon Le Laüs 1 


A Briançon, rapide traversée et reprise de la RN94 sur quelques km, jusqu’à Prelles où je prends à droite en direction des Vigneaux (3ème heure à 31,1 km/h, pour une moyenne totale de 21,7 km/h)
Voilà une belle alternative au tout-droit et au tout-voiture de la RN : ça grimpe modérément sur une petite route en balcon, et presque sans voiture aussi. Sur ce tronçon, un jeune cycliste du club de Briançon me rattrape et on discute un bout : moment très sympa, et je note à mon grand plaisir que physiquement et au niveau de l’allure, je commence à être crédible puisqu’il me demande dans quelle catégorie je coure … (à moins qu’il se soit foutu de moi ??? ^^ Nan mais ho !)
Je ne pense pas, en tout cas. Voilà un moment que j’apprécie, une discussion simple, pas de « moi je » ou de « tu devrais ». J’en profite pour lui demander à quoi ressemble l’épouvantail de la fin de mon parcours (cf. … plus tard !)

Aux Vigneaux, lui part vers Vallouise, moi vers l’Argentière, que je traverse. Arrive donc « le monstre » (après « la bête »). Sérieusement, si jamais vous venez sur le secteur, allez donc faire le mur de Champcella et vous m’en direz des nouvelles.

Une rampe de lancement pour Soyouz, une ligne droite à flanc de falaise qui permet de s’envoler par rapport à la Durance. Je n’ai pas fait attention à l’altimétrie du 1er km, mais je peux vous dire que le deuxième est à … 12,5%. Sans répit. Et au final, le 1er doit être plus abordable, mais de l’ordre de 10% quand même … Même si j’étais plus frais, je n’ai pas eu l’impression que l’Izoard m’a fait souffrir comme ça aujourd’hui (4ème heure : 24,2 km/h, moyenne totale de 22,3 km/h)

Heureusement, après, on est sur un plateau, où il n’y a plus vraiment d’efforts violents à fournir. Au loin, Mont-Dauphin est omniprésent … mais encore à 10 km, au moins. La descente s’amorce, on aboutit à côté de l’aérodrome du secteur, où tous les planeurs sont alignés. Encore un peu à serpenter en direction de Réotier, puis je refranchis la Durance à hauteur d’Eygliers.
Un micro-bout de RN et je prends en direction de Mont-Dauphin, la route « officielle », 3 km d’une belle montée, un peu raide en son pied. Je mets une douzaine de minutes pour m’en défaire, allant de plus en plus vite sur la fin (enfin … tout est relatif)

Je franchis le poste de garde, la porte nord, le pont-levis … Me voilà arrivé dans la place. King of my castle.

Bienvenue à Mont-Dauphin

Izoard28082011

Bilan : 101,9 km en 4h32’, à 22,5 km/h. 2 400 m D+.
Itinéraire : Mont-Dauphin, Guillestre, Gorges du Guil, Col de l’Ange-Gardien, Arvieux, Brunissard, Col de la Plâtrière, Col de l’Izoard, Cervières, Briançon, Prelles, Les Vigneaux, l’Argentière, Champcella, St Crépin, Eygliers, Mont-Dauphin.

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