Dimanche 21 septembre 2008 : C'est loin l'été ? Tais toi et remets une bûche dans la cheminée ...

On ne pourra pas dire que je n'aurais pas essayé de faire du vélo cette semaine, et cherché à le faire sous de bonnes conditions.
Hélas, la bise est venue, et je me suis trouvé fort dépourvu (Ah ouais, super formule. Faudra que je m'en resserve à l'occasion), à lutter contre le vent, le froid, la grisaille. Le week end n'a pas apporté d'amélioration, j'ai en plus été "obligé" de rattraper l'incompétence de certains hier samedi, donc impossible de rouler. En plus, mes rêves de Haute Maurienne ont fait long feu, avec 6°C à Bessans à 8h30, le sommet de l'Iseran ou du Mont Cenis, devaient revêtir un beau 4°C au mieux à l'heure la plus chaude, donc en vélo, inutile d'aller risquer une amputation des pieds pour cause d'engelures.

Et aujourd'hui, jour funeste, l'été fait ses adieux à l'année 2008. A dire vrai, ça fait un temps qu'il a pris quelques RTT, mais là, le calendrier est implacable : désormais, on aura une "chaude journée d'automne", et non plus un "été qui fait de la résistance". Enfin, encore faut il qu'il fasse chaud (ou beau au moins). Initialement, j'avais prévu un beau petit tour de Mauriennaise, agrémenté de montées "découvertes" récemment : Bonvillaret et Montgilbert, 2 villages qui sont face à face en balcon à l'entrée de la Maurienne, avec respectivement 5 et 9 km de montée, des points de vues superbes sur la vallée de l'Isère, la Chartreuse, les Bauges ... et une pente à ne pas mettre sous toutes les roues (6 à 8%). Cependant, ces montées exigent de s'enquiller donc une Mauriennaise version longue, soit 76 km, et donc au total près de 110 km (!). Un peu trop long pour moi désormais, surtout en terme d'horaire pour se lever et partir assez tôt.

Alors ... Pourquoi pas plutôt attaquer un col, près de Saint Jean, au terme d'une boucle de 40 km ? Autre problème : le pied de ce col, sur le versant initialement pressenti à la montée, est constitué de 6 km entre 9 et 10% (!). Un peu rébarbatif, je voudrais quand même tourner les jambes à plus de 30 tours/min ... Bon, allez, tranchons : je ferai le col depuis St Jean, et si la descente est correcte, je continuerai sur ma boucle en bas.

Me voilà donc vers 11h30 à l'assaut du col du Chaussy, un col méconnu mais remarquable par la variété de la pente : on passe d'une ascension plus ou moins douce en lacets au dessus d'Hermillon, à une partie plus raide en traversant Montvernier et les différents hameaux qui la composent (Le Noirey, Montbrunal), et enfin on atteint le vertigineux passage de Notre Dame des Abymes, en balcon au dessus d'un précipice impressionnant. On distingue même ce passage depuis Saint Jean, en bas, et on peut, à diverses occasions, lever la tête et apercevoir ce terrible passage, oscillant entre 9 et 10% sur 1,5 km environ.
Enfin, on atteint un village de bout du monde, Montpascal, à 1,5 km sous le col. Cette portion encore très difficile, puisqu'hormis un replat dans le village même, la fin de l'ascension est de nouveau proche de 10%.

Mon ascension dans tout ça ? Après avoir louvoyé dans Hermillon en raison des travaux, le début de la grimpée me fait monter dans les tours très rapidement. L'invité incongru du jour, c'est le vent, une fois de plus, très froid de surcroît, qui me pousse un lacet sur 2, et me repousse le lacet suivant. J'arrive assez rapidement au Châtel, au bout duquel on trouve le col du Ventour (si, si, il existe) et une descente d'environ 1 km. Avec ce froid, la descente est une coupure pénible, car les jambes perdent vite l'habitude à l'effort. Je ne connaîtrai pas de problème particulier, les hameaux défilant les uns après les autres. Il est vrai que c'est la 6ème fois au moins que je le grimpe.
Un peu avant le passage en corniche, survient l'avatar du jour : souvenez vous, après la bouse sèche du col de la Madeleine (sur laquelle je dérape et coupe mon souffle), après le taon dans la poche, le chien qui se détache pour vous courser et vous forcer à faire un sprint dans une portion à 12% qui vous laisse exsangue ... Là, c'est le chaos sur la route qui me fait lâcher le bidon au sol, je roule dessus et décapite le pauvret, perdant ainsi un demi litre de boisson énergétique, me forçant à m'arrêter, me baisser ... alors que j'étais plutôt dans un rythme régulier.
Bon, donc, je passerai tant bien que mal la corniche, pour finir honorablement mon ascension en 1h30, à 11 km/h, et à 1/4 d'heure de mon meilleur temps (snif). Cependant, le temps est froid, couvert, la route pour descendre sur Montaimont s'est encore dégradée (j'ai grimpé une seule fois ce versant, qu'il vaut mieux de toute façon parcourir en montée), quel dommage !
Il serait temps d'essayer de goudronner ce versant, ou au moins de le mettre en vraie terre battue, ce qui est parfois une solution astucieuse (La Vuelta ou le Giro passent souvent sur des cols non bitumés, comme le colle delle Finestre depuis Susa) et probablement moins onéreuse.
Je décide donc de faire demi-tour et de rentrer à Saint Jean, j'ai déjà assez bravé les éléments cette semaine pour ne pas m'infliger le coup de grâce et me mettre out pour la suite. Après tout, c'a aura été une bonne sortie quand même ! Mieux vaut s'amuser 2h que s'embêter 4h, les bilans kilométriques auront bien le temps de se faire ...

Une mention spéciale au site cycols.free.fr, extrêmement bien fait, et à qui j'ai emprunté quelques photos. Il s'agit de 2 passionnés qui prennent le temps de faire des photos (eux), et qui s'attardent souvent sur des cols inconnus.

Itinéraire : Saint Jean de Maurienne, Hermillon, Le Châtel, Col du Ventour (780 m), Montvernier, Le Noirey, Montbrunal, Montpascal, Col du Chaussy (1533 m), Montpascal, Montbrunal, Le Noirey, Montvernier, Col du Ventour (780 m), Le Châtel, Hermillon, l'Echaillon, Saint Jean de Maurienne.
41,3 km en 2h21, à 17,6 km/h. 1200 m de D+.

Comments

[mimile]

La prochaine fois il faudra grimper au Chaussy depuis Pontam, histoire d'éviter la circulation, la rupture de rythme et les travaux d'Hermillon ... et surtout savourer la montée des lacets ! :)