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Le blog vélo de Pierrick
17 juillet 2008

Jeudi 10 juillet 2008 : Men on the Moon

Et s'il n'en reste qu'un, ce sera celui-là !

Effectivement, aujourd'hui, c'est le dernier plus de 2000 m ubayen de la semaine, comme ça a vite passé ... Cela dit, c'est de la bonne came qu'il nous reste à grimper : la plus haute route d'Europe, la route de la Bonette, à 2800 m d'altitude... Une altitude que même certains domaines skiables peinent à atteindre !C_me_de_la_Bonette

Ce matin, je ressens toujours les restes de mon gadin, ni plus ni pire. Si 3400 m de D+ ne m'ont pas mis à terre, 1600 ne devraient pas trop me tanner non plus. Je crains plus le fait de devoir effectuer 12 km à plus de 2000 m. Là, ça commence à faire lourd point de vue globules ...

Nous remontons donc la vallée jusqu'à Jausiers, avant de partir à droite : 24 km à grimper, ça promet d'être long. Au pied, un groupe d'allemands nous double, je vais essayer de miser sur ce possible grupetto. Mais non, peine perdue, Jocelyn les rattrape, pas moi, le groupe se scinde, je suis au mieux à 10 secondes des plus lents, mais arrive le premier (et raide) verrou rocheux du Rochas (4 km à 8%), en haut duquel oeuvre une balayeuse.

Voilà quelque chose d'exceptionnel pour moi qui roule en Maurienne. Non seulement le bitume est nickel (pour cause de Tour de France bien sûr) mais aussi une balayeuse a effectué un lent passage à 5 km/h depuis le pied ! L'Equipement savoyard devrait faire quelques voyages d'études des fois ...

Cette pente a raison de mes derniers efforts, j'enclenche le mode "galérien". Et pourtant, une fois rattrapé cette balayeuse, j'ai droit quelques hectomètres plus loin à une petite descente. Une tripotée de belges, tous du même club, me dépassent à mesure. Mais où diable apprennent ils à grimper comme ça ? Le Koppenberg ? Le Mur de Grammont ? Le mur de Huy ? Cette petite reprise me permet de partir à l'assaut de la Cabane Noire, passage le plus dur de l'ascension, avec 2 km à près de 9%. A 2200 m, la danseuCadre_idylliquese prend donc une tout autre signification ...

Mais la récompense est là. J'atteins le lac des Essaupres, cadre idyllique qui aura raison des volontés défaillantes ! Mais pas de ça chez moi. Les 2 km suivants à 7,5% auront même un goût de plat, avant d'atteindre le site insolite de la caserne de Restefond, encore occupée (un Vallon_et_caserne_de_Restefond_1drapeau tricolore flotte fièrement). Mais qu'est ce qu'on peut bien faire là haut ?
J'aurai la réponse par l'intermédiaire du photographe de Photaltitude, qui mitraille les cyclos sur le lacet suivant : ils font des figures, des étoiles, des ancres marines avec des cailloux, dans les pâturages. J'ai même la preuve en photo ! Ils deviennent fous, c'est le manque d'oxygène probablement. Le désert des tatars les guette.

Moi, côté O2, ça va. D'autant plus qu'il ne me reste que 3 km et quelques poussières, de la descente presque (6-3-5,5 %). je me remets en configuration conquérant. Je retrouve Jocelyn au col de Restefond, qui tape la causette avec les belges vus plus bas, qui ont déjà fait le tour de la cîme. Ce que nous attaquons rapidement, le poinçon est là haut ! Mais dur, ces 800 m à 10%. En plus, des 4*4 nous enfument, et des motos, et des voitures ... C'est presque la Croisette là haut ! Une bonne foule se bouscule près de la stèle, pour être pris en photo, les motards pausent, même des p'tits frimeurs en décapotable font les beaux, lascivement posés sur les banquettes.

C'est vrai que grimper 1600 m à la force de la pédale (ou de la poignée) d'accélérateur est hautement sportif, on risque même une embolie de la cheville de tant d'efforts ... Alors ça mérite bien de poser commeSt_le___2800_m Guillaume le Conquérant non ? Si on met de côté le genre humain, le paysage reste époustouflant. Monde minéral et sec, pas un bruit (j'ai dit : si on oublie les kakous), un air presque en suspend ...
Certains téméraires tentent même la montée à vélo à la table d'orientation 60 m plus haut (plutôt déconseillé, le chemin est étroit, avec piétons, et si on se loupe, on se fait un intégral tartare surAu_fond__le_col_des_Fourches les éboulis avant de tomber sur la route)

Et nous reprenons la route en sens inverse, non sans nous être arrêtés côté Tinée, pour voir ces cols que nous laissons de côté (Raspaillon, Fourches, Granges communes ...) : que de + de 2000 sur le secteur ! La descente est sans histoire, il est midi, encore beaucoup de cyclistes grimpent. Dans la vallée, j'applique le train CSC pour ramener Jocelyn à bon port dans les roues.

Itinéraire : Barcelonnette, Jausiers, Col de Restefond (2656 m), Col de la Bonette (2715 m), Cîme de la Bonette et retour idem.
68,5 km à 17,3 km/h, soit 3h57'. 1600 m de D+.

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