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Le blog vélo de Pierrick
15 juillet 2008

Dimanche 06 juillet 2008 : Agnel, le Queyras et Luc Alphand

Drôle de mélange non ?
A vrai dire, pas tant que ça.

Au lever, à 7h30, le ciel est quasi-noir sur la citadelle de Mont-Dauphin, forteresse Vauban inexpugnable sur son plateau. Cela offre de magnifiques panoramas, mais aussi un point météo peu encourageant. Après le petit déj', au cours de la préparation des vélos, le ciel craque. Orage mastoc, il n'est pas question pour moi de rouler sous ces conditions trop de fois endurées (Juillet 2007 en auvergne, juin 2008 ...). Heureusement, comme de nombreux, celui-ci ne dure pas trop et nous pouvons partir, sous la pluie, certes, mais pas sous les trombes.

A peine descendus de Mont Dauphin, nous voilà avec mon beau-frère dans les premières côtes menant à Guillestre. On ne perd pas de temps ! En plus, nous nous retrouvons sur le parcours de la Serre-Che Luc Alphand, nous voilà aiguillés par les gendarmes, les bénévoles, encouragés par tout le monde dans une ambiance très sympa alors que nous roulons depuis seulement ... 4 km. C'est pas beau de tricher ...

Du coup, frais,IMGP0733 nous remontons une quinzaine de concurrents, qui ont encore à se coltiner au mieux l'Izoard, au pire l'Izoard ET le Galibier. Pour nous le programme est costaud quand même, puisque nous nous destinons à gravir la sentinelle du Queyras, un des plus haut col d'Europe, le Col Agnel (2744 m). Les 20 premiers km consistent en une remontée des gorges du Guil, sur une route accrochée à la falaise style Vercors. Sujets au vertige s'abstenir !

Cela dit, la pente n'est pas forte et procure un bon échauffement. km 28, notre route se sépare de celle d'Alphand, nous filons vers Château-Queyras, IMGP0728Agnel va bientôt sonner la charge. Annoncé fermé à Guillestre, le col est en fait fermé côté italien, pour réfection du bitume en prévision du Tour de France. Même s'il est ouvert entièrement le week end, l'annonce du col fermé doit décourager pas mal de monde, du coup,la circulation va être relativement faible, voire inexistante au delà de Molines en Queyras. Et c'est tant mieux !

Nous aurons tout le loisir d'apprécier des paysages franchement sauvages, accompagnés de pourcentages forts, heureusement entrecoupés de replats bienvenus. Ainsi, à l'église de Molines IMGP0724, 1 km à 4,5% vient apaiser 4,5 km crescendo de 7,5% de moyenne. Encore 2 km à près de 8% avant de se reposer à l'approche de Pierre Grosse et Fontgillarde, en approchant dangeureusement des 2000 m.
Car les plus gros % de la montée s'effectuent dans cette zone où les efforts pèsent un peu plus qu'ailleurs, le souffle est plus court, les jambes plus lourdes. On gagnera effectivement 640m lors des 8 derniers km (soit plus de 7,5% de moyenne), dont 95 dans le dernier km ... 750 m au delà de 2000 m, ce n'est pas rien.

Alors vogue la galère, le replat de Fontgillarde m'aide à remettre quelque peu mes forces en place, car la première partie de l'ascension a comme d'habitude usé mes forces de diesel. Au delà de 2000 m, je vais retrouver des paysages identiques au Galibier à l'approche de Plan Lachat, une route à flanc de montagne à gauche et torrent de montagne sur la droite, et une montée par palier, un coup très raide, un coup moins IMGP0708raide (le 7% paraît du coup presque plat !).
Mon beau-frère est parti devant depuis bien longtemps, moi, j'économise mes forces, craignant la "sorcière aux dents vertes" qui m'avait frappé dans le Galibier 2005.

Au final, grâce au vent dans le dos dans le sens nord-sud, l'ascension se passe bien, le sommet se détache dans les 5 derniers km, je croise même quelques "planchistes" qui dévale à toute berzingue la route (ce qui est bien sûr interdit) et que j'avais repéré en train de scruter la route depusi le col.

Et m'y voilà.Pas de panneau, juste une stèle en béton symbolisant la frontière, et une routeIMGP0723 "effrayante" côté italien, dont j'avais entendu parler. Même s'il fait gris, le temps est doux, 14°C au sommet. Quelques panoramiques et nous redévalons le Queyras profond, les gorges du Guil ... et à mesure de notre redescente, le ciel noircit sur Guillestre...

Et nous n'échappons pas à l'orage, maousse costo, qui m'envoie presque bouler dans le fossé sur une bourrasque. Résultat : arrêt de 20 minutes à l'abri d'un garage. Nous repartons enfin à l'assaut de Mont Dauphin avec ces terribles 2 km sous les remparts. Mais le principal est fait: nous sommes rentrés à l'hôtel, il peut pleuvoir tranquille ...

Itinéraire : Mont Dauphin, Guillestre, Gorges du Guil, Château-Queyras, Molines, Fontgillarde, Col Agnel et retour idem.
95 km à 18,4 Km/h, soit 05h10'. 2 400 m de D+

profil_mt_dauph1_Agnel_Aller

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